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"Les théoriciens de l’école classique ressemblent à des géomètres euclidiens qui, se trouvant dans un monde non euclidien et constatant qu’en fait les lignes droites qui semblent parallèles se coupent fréquemment, reprocheraient aux lignes leur manque de rectitude, sans remédier autrement aux malencontreuses intersections qui se produisent." J.M. KEYNES, 1936

18 Jan

Le marché du travail (Partie II)

Publié par J.D.

Tout d'abord si vous ne l'avez pas lue, je vous invite à regarder la première partie de cet article. Bonne lecture !!

 

Le marché du travail des néo-classiques

Les néo-classiques, ce sont des libéraux, c’est-à-dire des économistes qui partent du principe que le marché est le meilleur moyen de réguler l’économie. Mais ce n’est pas tout. J.B. Say, un néo-classique, nous dit que « l’offre créée sa propre demande », à savoir que lorsqu’un bien est créé il trouvera forcément un débouché, si je me met à produire des disques dur, des gens les achèteront; si je pèche de la truite, les consommateurs en voudront... Pour le marché du travail c’est la même chose ! Lorsqu’il y a une force de travail offerte, elle sera réclamée par les entreprises. Bien évidemment, de très nombreux exemples nous montrent que c’est faux mais la base néo-classique est un modèle qui doit admettre certaines hypothèses (chez les néo-classiques, dites hypothèses de concurrence pure et parfaite)…

Au niveau du fonctionnement même du marché du travail, voilà la vision des néo-classiques :

Le marché du travail (Partie II)

En ce qui concerne la demande de travail, « si les prix augmentent il y a moins de travail », cela dévoile une loi de ce modèle qui implique que le capital et le travail sont substituables. Si les entreprises décident que le travail est trop cher, elles préfèreront le capital; un exemple, mes salariés me coûtent 1000€ par mois, l'achat d'un robot me coûtera 900€ par mois, je choisi de remplacer un de mes employés par ce robot, je viens de substituer du capital au travail (oui ça pue duc modèle géant). Cette hypothèse est très bancale, ça peut se vérifier, mais rarement… Du côté de l’offre c’est une optique d’incitation, quand les salaires augmentent, plus de personnes veulent travailler, c’est la logique de la carotte. On exclut la possibilité qu'il y ait des salariés qui travaillent moins pour un même niveau de revenu. Donc si vous avez bien compris, tout le monde est content il y a le plein emploi, les offreurs et les demandeurs en arbitrant entre eux ont pu accorder leur violon et saturer le marché. Par conséquent on observe un autre élément du modèle néo-classique, le chômage volontaire. C'est lorsque les offreurs "favorisent les loisirs au travail". Ah le chômage volontaire, c’est un des plus beaux mythes néo-classiques. Cela ne se vérifie JA-MAIS. Le chômage volontaire est la seule forme de chômage possible chez les néo-classiques et pour moi (bien évidemment vous êtes libre de penser ce que vous voulez) c’est scandaleux qu’aujourd’hui des économistes pensent encore cela…

Le marché du travail (Partie II)

Ici on a le fonctionnement direct du marché du travail des néo-classiques. A savoir, lorsque le niveau d’offre augmente, il faut absorber ces nouveaux arrivants. Ce que disent les néo-classiques, c’est que pour conserver le plein emploi la courbe de l’offre doit se décaler vers la droite et donc la quantité de travail augmente sans que la demande soit affectée. Je reformule, les futurs travailleurs doivent adapter leurs désirs à la baisse, comme ils sont plus nombreux, pour conserver le plein emploi. Le marché est donc revenu à l’équilibre naturellement… Ce qui est montré ici c’est que les salaires sont en quantité finis et qu’ils doivent se répartir entre les agents.

 

On retrouve dans ce discours une idéologie néo-classique, « Les immigrés ? Mais ils vont voler votre travail !!! Nous on en veut pas ! ». Il n’y a que moi qui vois le côté conservateur et un peu dégueulasse de ce modèle ? Oui parce que dire que l’immigration augmente le chômage, c’est faux, faux et encore faux, aucun chiffre ne dit cela et tenir des propos comme ça c’est trouver des excuses, c'est un discours pour camoufler un racisme viscéral (monsieur Zemmour, bien à vous).

Mais qu’est ce qui se passe quand l’Etat mets son grain de sel dans le marché du travail des néo-classique ? Il se passe ça :

Le marché du travail (Partie II)

La quantité de travail est donc réduite à cause d’une intervention d’Etat. Les néo-classiques appellent ça une « rigidité » du marché du travail. Mais on voit aussi apparaitre ici une autre forme de chômage des néo-classiques, le chômage structurel qui est dû à cette rigidité. A cause du méchant Etat, il y a du chômage. On retrouve la base des néo-classiques, il faut laisser les marchés libre de fonctionner.

Si je devais résumer ce modèle de marché du travail, je me poserais la question de savoir s’il représente bien la réalité. Ok, ok c’est un modèle, les modèles ne font que donner une idée de ce qui se passe en vrai blablabla… Mais est-ce qu’un modèle avec si peu de points communs avec la réalité c’est toujours un modèle ? Ou c’est juste des hypothèses archaïques qui n’ont aucun rapport avec la réalité ? A vous de voir… Bien sûr ici je vous ai fait un résumé à ma sauce, mais si vous voulez plus d’informations sur ce modèle il y a des livres, des manuels que je peux vous indiquer.

Les mots en rouges vos guident vers le lexique qui sera bientôt mis à jour. La dernière partie très vite !!

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C
Par contre j'ai eu beau me concentrer j'ai pas compris grand chose...j'pense qu'il manque un poil plus de vulgarisation dans tes nouveaux articles, jsais pas si t'es d'accord ? <br /> En même temps j'y connais rien...mais j'aimerais vraiment bien comprendre
Répondre
J
J'ai essayé de reformuler tout ça, merci pour ta remarque Candice j'essaierai de le faire du premier coup la prochaine fois. Dis moi si ça t'a aidé à comprendre<br /> (bisous) <br /> Huhuh

À propos

"Les théoriciens de l’école classique ressemblent à des géomètres euclidiens qui, se trouvant dans un monde non euclidien et constatant qu’en fait les lignes droites qui semblent parallèles se coupent fréquemment, reprocheraient aux lignes leur manque de rectitude, sans remédier autrement aux malencontreuses intersections qui se produisent." J.M. KEYNES, 1936